Bernard Lamarche-Vadel ou la mort d’un martyre - essai de critique -
Ce colloque est d’abord une
idée et une proposition émanant de Yvan Le Bozec, Hervé Le Nost et Tristan
Trémeau qui ont invité une foule de critiques, d’artistes et d’amis de
Lamarche-Vadel. Il repose sur un échange entre les intervenants et les modérateurs
souligné par des discussions publiques.
La
date est le 2 mai 2000. Cette année-là, des centaines de gens à travers la
France et le monde baissent les yeux vers leurs journaux, leurs écrans. Est-ce
une blague ? Un canular ? Non, Bernard Lamarche-Vadel, le critique
d’art et écrivain, est décédé. Retrouvé suicidé dans son château à La Croixille
en Mayenne par son amie et confidente Danielle Robert-Guédon. On pense alors
que c’est la fin. Ce n’est en réalité que le commencement de la grande
dispersion sur le chemin du Sentier d’Or. Lancer quelques vingt ans plutôt avec
la revue Artistes. Lamarche-Vadel invite son ami Michel Enrici à se frotter à
la critique d’art et à l’accompagner par ses textes. Michel Enrici nous
explique que c’est avec l’insistance de BLV qu’il se sera mit à écrire.
Toujours selon ce dernier ce fut « un bon terrain d’apprentissage ».
Même si la revue n’aura duré que six années, les premiers échelons sont posés.
Quelques années plus tard Patrice Joly crée la Zoo Galerie de Nantes, qui a pour
but la découverte d’artiste. Il devient par ailleurs le directeur de la
publication de la revue 02 et 04. Poste occupé par BLV dans Artistes. Bien que
n’aillant pas côtoyer Lamarche-Vadel, Patrice Joly se place dans la ligné de
celui-ci, d’une part dans l’idée de découvrir des artistes et la seconde dans
l’idée de la critique de l’art par l’intermédiaire d’une revue.
Pour
les kids d’aujourd’hui, le nom de Bernard Lamarche-Vadel ne signifie plus
grand-chose. Certes, les plus perspicaces d’entre eux auront peut-être noté les
citations récurrentes de celui-ci dans les conversations d’arts de ces
dernières années. Mais derrières ses clins d’œil savoureux, il se trouve sans
aucun doute l’un des plus grands critiques d’art et collectionneur. La preuve
de son influence en est le libre parlé de Gaël Charbau. Rédacteur en chef de
Particules, il n’hésite pas à dire haut et fort le fond de sa pensée et à
dénigrée les critiques qui ose rester dans le moule. Dans le même optique
Didier Vivien, maître de conférence à l’Université de Lille 3, salut le maitre
collectionneur de la photographie. Par ailleurs, Lamarche-Vadel dans sa quête
du Sentier d’Or nous apprend à ouvrir notre esprit. Au début de sa carrière, il
détestait la photographie. Pourtant il a finit comme un grand collectionneur de
photographies.
Lamarche-Vadel,
Michel Enrici, Catherine Millet sont une génération vieillissantes, de critique
que l’enseignement de Roland Barthes avait inspirés. Et BLV l’avait comprit.
C’est pourquoi il marque la fin des critiques d’art dit classique, ceux qui
n’osent pas se mouiller. Car voilà Larmarche-Vadel s’est initié à l’ésotérisme
druidique, et il va ainsi donner essor à une poignée de critique surcultivés et
finement mystique. Tristant Trémeau et Cédric Loire signent des critiques
intellectuels et passionnés. D’une certaine façon, il leur a transmit sa
manière penser, de voir plus loin que le visible. Ainsi Lamarche-Vadel en se
suicidant savait pertinemment ce qu’il allait engendrer. Une génération
d’artiste, de critique d’art et d’amis qui diffuseront son message et
continueront à entretenir la légende BLV. À ouvrir les esprits, à avoir une
pensée objective et à donner confiance aux autres.